La Région

corse

La région Corse est une île et une collectivité territoriale française, située en mer Méditerranée. Classé quatrième île de Méditerranée par sa superficie, elle a fait partie durant près de quatre siècles de la République de Gênes avant de se déclarer indépendante le et d’adopter la première Constitution démocratique de l’histoire moderne (1755). Cédée par Gênes à la France le , elle est conquise militairement par le Royaume de France lors de la bataille de Ponte-Novo, le .

Divisée en deux départements (Corse-du-Sud et Haute-Corse), avec une superficie de 8700 Km2, la Corse constitue une collectivité territoriale à statut particulier administrée par une Assemblée et un conseil exécutif.

Jusqu´en 1975, la Corse se composait d´un seul département. Depuis, la bi-départementalisation a été établie : Haute-Corse et Corse-du-Sud.

Sa création:

Autrefois la Corse, la Sardaigne et la Provence, forment un seul territoire
C’est pour cette raison, que tu peux observer des similitudes entre la Corse et le mont Estérel qui se trouve en Provence.

Mais un effondrement d’une partie de l’écorce terrestre (aussi appelé  phénomène de rift) se produit il y a 21 millions d’années avant J-C et le bloc corse et sarde se détache du continent et dériva dans la Méditerranée.

Aprés 5,5 millions d’années avant JC, il y eut une crise de salinité, la méditerranée contenant plus de sel, le détroit de Gibraltar se ferma et la Méditerranée s’assécha pendant 500 000 ans. Il ne subsista que des lacs salés alimentés par des fleuves.Le détroit de Gilbratar s’ouvrit à nouveau, La communication avec l’Atlantique reprit et la Corse redevint insulaire.

Au Quaternaire (troisième période géologique de l’ère du Cénozoïque et la plus récente sur l’échelle des temps géologiques), il y eut quatre glaciations successives, et le niveau marin baissa, ainsi, la Corse fut reliée à la Toscane (Italie) par le pont tyrrhénien (la Tyrrhénide était un continent aujourd’hui disparu qui occupait le centre de la Méditerranée actuelle). Il y a un million d’années, des espèces animales colonisent la Corse par ce pont.

Vers 600 000 ans av JC, le niveau marin remonta, la Corse se sépara définitivement du continent par suite de la disparition du pont tyrrhénien sous les eaux de la méditerranée, qui la reliait au nord de la Péninsule italique. 

A la prehistoire:

Ces premiers corses vivent de cueillette (coquillages, baies sauvages) et de chasse (lapin-rat) et ont pu disparaître sans descendance.

Au néolithique ancien, au VIe millénaire av JC, arrivent dans l’île les premiers néolithiques qui sont les ancêtres des corses. Cette civilisation est marquée par l’apparition de l’agriculture, de la domestication des animaux utiles à l’homme et des premiers villages. Cultures et troupeaux apparaissent.

Au Ve millénaire av JC, soit 2 000 ans avant la connaissance de l’olivier planté, ils obtiennent de l’huile d’olive en écrasant deux espèces composantes du maquis, le pistachier lentisque et l’oléastre ou olivier sauvage.

Le peuplement de la Corse se densifie avec l’arrivée des Ligures puis des Torréens vers 1 500 av JC. Ces constructeurs de mégalithes édifient des menhirs stèles et font de la Corse la première région d’Europe pour la quantité de la statuaire mégalithique en particulier des statues menhirs armées.

Dès cette époque, commencèrent les échanges avec la péninsule italienne.
Imagine que les premiers habitants, nos lointains ancêtres, vivaient 6000 ans avant Jésus Christ. Ils fabriquaient des outils en pierre polie. Ce sont eux les premiers qui ont cultivé nos plaines ; ils ont domestiqué les chêvres sauvages pour pouvoir traire leur lait et faire des fromages; ils ont épierrés nos collines ensoleillées pour édifier patiemment les terrasses et, à force de labeur, ils ont bâti nos fiers villages…

A l’époque de l’antiquité:

Le premier des grands peuples historiques à venir s’installer en Corse fut celui des Phocéens.
Ils s’installèrent dans un vaste port naturel, Alalia (Aléria) en 564 av J-C et y créèrent un comptoir.Et développèrent l’art et la culture.

Alalia, première ville corse connue, grossie d’émigrants phocéens après la conquête de Phocée par les Perses à partir de 545 av JC, comptait plusieurs milliers de personnes. Mais peu de contact existaient entre eux et les indigènes, les descendants des Ligures et les Torréens qui étaient restés dans l’île, et qui étaient pour la plupart, retranchés dans leurs montagnes et qui y resteront, indépendants, de nombreux siècles encore.

En 535 av JC, la coalition etrusco-carthaginoise gagnent la bataille d’Alalia contre les Phocéens et s’installe en Corse.
En 453 av JC, les Syracusains fondèrent Porto Vecchio.

Autour de 271 av JC, les Carthaginois renforcèrent leur position en Corse tout en réalisant la conquête de la Sicile (276).

L’époque romaine:

Rome s’intéressa à la Corse pour des plans stratégiques. Elle ne peut en effet laisser tomber cette île qui lui fait face aux mains des Carthagénois.

En 259 av J-C Rome conquiert la Corse et l’occupent pendant sept siècles.

Le consul Marius fonde en 93 av J-C la cité de Mariana au sud de la ville actuelle de Bastia. En moins de 300 ans, la population de l’île tripla pour arriver à 100 000 personnes vers 300 ans après J-C. Les régions les plus peuplées sont celle autour d’Aléria et Mariana. Si les hautes régions montagneuses se dépeuplent, les villages côtiers deviennent des petits bourgs comme la côte orientale du Cap Corse, toute la Balagne, Sagone ou Ajaccio.

Économiquement, la Corse vit en autarcie. Le régime agricole est celui des grandes propriétés où l’on cultive le blé, la vigne et l’olivier. De grands troupeaux d’ovins et de bovins assurent l’approvisionnement en viande avec les produits de la mer.

Les forêts corses, riches en essences diverses, servent pour la construction des bâtiments et des navires et pour l’ébénisterie. Le liège corse est utilisé pour les bouchons d’amphores.

Le christianisme apparaît très tôt en Corse dès la fin du IIe siècle avec ses martyrs telle sainte Dévote, jeune fille d’Aléria, chrétienne depuis l’enfance, qui deviendra patronne de la Corse en 1920, fouettée à mort en 202.

Mais au IVe siècle, la décadence de Rome fait que la Corse est livrée, sans défense, aux pirates. Peu à peu, l’île se dépeuple. Les Vandales occupent la Corse puis les Byzantins, ensuite les Ostrogoths et de nouveau les Byzantins pendant deux siècles.

Les invasions barbares ruinent les réseaux d’échanges par terre et par mer. C’est la décadence des exploitations agricoles et industriels.

Les populations côtières fuient vers l’intérieur des terres afin d’échapper aux invasions. La désertification de la Corse intérieure qui perd son économie fondée sur l’élevage, la cueillette et la chasse, la ruine des grands centres côtiers annoncent une longue période de misère.

 L’époque Pisane:Cathédrale de Mariana

Les Pisans, pour protéger ses comptoirs des raids des Maures s’allient avec les Génois, à l’initiative du Pape, pour conquérir la Corse.
L’évêque de Pise est chargé, en 1077, par le Pape de gouverner la Corse.
En 1091, le Pape confie à Pise l’investiture des évêques corses.
Bâtisseurs, les Pisans construisent de nombreuses chapelles et églises romanes dont la cathédrale de Mariana (Lucciana) en 1119.
Les moines bénédictins remettent en valeur des terres abandonnées. Ce qui donne naissance à un
commerce monopolistique et fructueux pour les Pisans s’installant entre la Corse et la Toscane : les agriculteurs de la Balagne (blé, fèves, moutons, agneaux), les vignerons du Cap Corse, les peaux de chèvres et les cuirs, les fromages, les viandes salées, les poissons, les bois des forêts intérieures partent sur les bateaux des marins cap-corsins ; ceux-ci ramènent sur l’île du fer, de l’acier, du sel, des épices et des étoffes de luxe. Ce commerce n’est pas équilibré et ne profite qu’aux exportateurs Pisans.

Les Pisans n’ont pas cherché à exploiter les richesses comme l’avait fait les Romains en créant des routes, des stations thermales et des zones de culture mais ils ont favorisé la monoculture intensive, chataîgnais dans la castaniccia, oliviers en balagne etc…
Il en résulte une dégradation de la vie économique du peuple corse et, progressivement, un grand malaise social qui se traduit par le développement de la piraterie corse.

Gênes, devenue de plus en puissante, enrichie par les croisades, n’accepte pas la prépondérance de Pise en Italie comme en Corse.

Citadelle de CalviEn 1133, le Pape propose une trêve en érigeant l’évêché de Gênes en archevêché et en partageant les évêchés Corses entre les deux cités : Pise conserve Ajaccio, Aléria et Sagone, Gênes reçoit Mariana, Nebbio et le mont Accia. Durant tout le XIIe siècle, Pise résiste à Gênes mais à la fin du siècle, Pise n’offre plus à la Corse que l’image de son déclin alors que Gênes offre l’image d’une république en plein essor. Pise obtient de l’empereur qu’il leur concède en tant que fief la Corse en 1192. Mais les Génois s’emparent de Bonifacio en 1195. En 1248, les seigneurs du Cap Corse s’inféodent à Pise. En 1268, les Génois fondent Calvi.
En 1284, la flotte de Gênes écrase la flotte de Pise au large de la Malaria.

L’époque Génoise:

Désireux de s’opposer à l’influence génoise en Corse, le Pape investit le roi d’Aragon du royaume de tour génoiseSardaigne et de Corse en 1297. L’Aragon qui fait la conquête de la Sardaigne dès 1326 n’intervient pas dans les affaires de la Corse avant 1346 et laisse les génois s’implanter. En fait, L’aragon possède la Corse officiellement, mais ce sont les génois qui gèrent et bénéficient de tout ce qui est commerce.

Gênes est une république au sein de laquelle règne la plus grande anarchie. Cette société capitaliste à outrance est le siège de rivalités sans fin entre les grandes familles.
Comme à Gênes, en Corse, les grandes familles sont divisées en partis pisans, en partis génois ou en partis aragonais et se combattent les unes les autres.

En 1347, le nouveau gouvernement populaire génois décide d’intervenir en Corse en créant une « Caisse pour l’acquisition de la Corse ». En 1348, la grande peste qui décime les deux tiers de la population fait échouer cette opération ainsi qu’une tentative de débarquement des Aragonais.
Vers 1350, la Corse est toujours misérable.

En 1358, une révolte populaire éclate qui a comme conséquence la promulgation par Gênes d’un statut de la Corse.

L’île est divisée en deux régions, l’En-deçà-des-monts et l’Au-delà des monts, placées sous l’autorité d’un gouverneur génois assisté d’un conseil dont les membres sont insulaires.
Chacune des deux régions est divisée en pièvi administré par une assemblée, l’aringhu.

Par traité du 27 août 1378, Gênes confie la gestion et le gouvernement de la Corse à une société commerciale privée : la Maona.
En
1383 est crée la première ville corse, Bastia qui doit son nom de « bastille ». (Bonifacio et Calvi ne sont que des présides).
De 1404 à 1434, Aragon, implanté en Sardaigne, convoite la Corse mais échoue à Bonifacio.

En 1453, la Corse est cédée à l’Office de Saint-Georges qui l’administre jusqu’en 1562. Cette compagnie réussit à établir la paix civile en écrasant les féodaux. Elle édifie des villes fortifiées (Ajaccio en 1492 et Porto Vecchio en 1539). Elle dote la Corse d’une organisation administrative, juridique et économique stable.
Le peuple corse accueille de nouveaux immigrants et la population est estimée à 120 000 personnes en
1524.
L’Office de Saint-Georges met la Corse sur la voie du développement économique en favorisant l’agriculture et le commerce.
La France, en guerre contre les Hasbourg de Charles Quint considèrent la Corse comme une île d’un intérêt stratégique à cheval entre l’Espagne et l’Italie. En
1553, ils envahissent la Corse avec l’aide de mercenaires corses menés par Sampierro Corso, originaire de Bastelica.
L’île entière est soumise à l’exception de Calvi puis de Bastia jusqu’au traité du Cateau-Cambresis entre les Hasbourg et les Français qui restitue la Corse à Gênes en 1559.
En
1564, Sampierro Corso, hostile à cette rétrocession et violemment anti-génois, entretient des soulèvements jusqu’à son assassinat en 1567.

Gênes reprend l’administration de la Corse à l’Office de Saint-Georges en 1562 et la dote de « Statuts civils et criminels » et d’institutions en 1572.
Le peuple corse va, alors, pendant 150 ans, connaître une période d’ordre et de prospérité à l’écart des drames européens et des épidémies appelée « la paix génoise ».
Les Génois encouragent l’agriculture (châtaignier dans le Castagniccia et olivier en Balagne) et favorisent ainsi l’essor d’une notabilité rurale tandis que la noblesse féodale achève de dépérir. En même temps, la bourgeoisie marchande s’affirme dans les villes. La population se stabilise (120 000 personnes) même si les villes de Bastia et d’Ajaccio se développent car l’émigration corse devient importante, en particulier, vers Marseille et l’Italie.
L’église connaît un renouveau avec la construction d’église baroque et l’enracinement du clergé. Mais l’essor de l’agriculture au dépend de l’élevage appauvrit les bergers. De plus, le régime suscite un grand ressentiment en raison de son caractère tyrannique, des contrôles commerciaux colonialistes et de la cupidité et de la corruption des fonctionnaires.
En raison de l’éloignement de la justice génoise et des défaillances de son application, la vendetta fait son apparition et devient la principale cause de mortalité. En Corse, les vendetta seront plus durables, et donc plus meurtrières que dans d’autres pays, précisément parce qu’on ne pouvait pas mettre fin aux hostilités par le simple paiement d’une amende. La vendetta peut durer jusqu’à la 7ème génération.

L’indépendance de la corse:

L’indépendance fut établlit par Pascal Paoli (arrivé en corse le 29 avril 1755 à Aléria et est élu Général de la Nation le 14 juillet 1755), il n’est pas accueilli comme un homme providentiel par tous les corses et devra affronter durement pendant deux ans les Matra, héritiers de Gaffori, et leur partisans avant de s’imposer sur toute l’île hormis les villes côtières génoises.

En novembre 1755, Paoli fait voter la constitution nationale corse à la consulte de Corte. Cette constitution, extrêmement moderne, instaure une justice et un gouvernement représentatif et établit la séparation des pouvoirs et fait l’admiration de l’Europe des lumières dont, surtout.

La Corse a été la première région du monde à se doter d’un état démocratique moderne avant même la guerre d’Indépendance américaine et la Révolution française.

Paoli choisit Corte comme capitale de son gouvernement de la nation corse. Calvi et Algajola étaient des villes toutes dévouées à Gênes, Pascal Paoli leur donne une cité concurrente. Il fonde, en 1758, l’Ile Rousse sur l’emplacement d’une ancienne cité romaine, pour concurrencer ainsi les présides génoises de Calvi et d’Algaiola.

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Pour lutter contre le blocus maritime génois, Paoli met sur pied une petite marine de guerre d’une quinzaine de navires qui arborent le pavillon à tête de Maure. Le drapeau national corse avec la tête de Maure est adopté en 1760 en remplacement de l’Immaculée Conception de la Vierge.

Paoli décide de relever sur le front de la tête de Maure le bandeau qui couvre les yeux  » les corses veulent y voir clair « .
En 1760, il crée une imprimerie nationale à Campulori qui publie le premier journal officiel corse intitulé « Ragguagli dell’Isola di Corsica »(Rapport de l’île de Corse).

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Il décide de frapper une monnaie à l’effigie de la tête de Maure en 1762 à Murato.
C’est alors qu’en janvier 1765, une université à Corte qui enseigne la théologie, le droit civil et canon, l’éthique, la philosophie, le dogme et les sciences et dont les études sont gratuites.

Par le traité de Versailles du 15 mai 1768, Gênes cède la souveraineté de la Corse à la France pour dix ans en gage d’une dette annuelle.

La conquête de la Corse se fait en deux campagnes :
la première voit, en juillet 1768, les troupes françaises occuper le Cap Corse mais subir une grave défaite à Borgo le 9 octobre 1768.
La seconde ne dure que quatre jours : l’armée de Paoli est écrasée à Ponte Nuovo le 8 mai 1769 (4 324 morts). Pascal Paoli part en exil le 13 juin 1769, en Angleterre.

La corse pendant la seconde guerre (1938-1945):

Le 30 novembre 1938, l’Italie fasciste prétend annexer Nice, la Savoie, et la Corse. Le serment de Bastia du 4 décembre 1938 prononcé par Jean Baptiste Feracci devant 20000 personnes répond à l’Italie en réaffirmant avec force l’attachement de la Corse à la France et le rejet de l’irrédentisme (mouvement de revendication) mussolinien : « Face au monde, de toute notre âme, sur nos gloires, sur nos tombes, sur nos berceaux, nous jurons de vivre et de mourir français. »

Affiche contre les italiens

affiche contre les italiens
« Les italiens ne sont pas les bienvenus »
les italiens

Après l’armistice franco-allemand signé le 22 juin 1940, la Corse se trouve en zone libre. Elle le restera jusqu’au 11 novembre 1942, car à cette date, les troupes italiennes envahissent la Corse: 85000 soldats italiens auquel se joindront, en juin 1943, 15000 soldats des troupes allemandes, soit au total une armée de 100 000 hommes pour une population de seulement 215 000 habitants. Un occupant pour deux habitants prennent position dans toute la Corse et réquisitionnent les maisons. Pendant ce temps, les résistants prennent place au sein du Front National (mouvement constitué de communistes, mais aussi de radicaux, de socialistes, de chrétiens, de humanistes…etc, dévoués à la lutte antifasciste.)

Peu à peu et en proie à de grandes difficultés tant matérielles que structurelles, la résistance essaie de s’organiser dès 1941. Elle s’organise en deux réseaux:
Le premier est représenté par la mission secrète de Pearl Harbour arrivé d’Alger le 14 décembre 1942 par le sous-marin Casabianca avec ses premiers agents: Toussaint et Pierre Griffi, Laurent Preziosi, et leur chef de mission Roger de Saule. Ils assureront la coordination politique des différents groupes de résistance qui se fonderont dans le front National (avec notamment ses premiers responsables: Arthur Giovoni, Jean Nicoli, Jules Mondolini, André Giusti, et Dominique Luchini dit Ribellu).

Le deuxième réseau est R2 Corse, qui est en liaison avec les français libre du général de Gaulle et dirigé par Fred Scamaroni. Dans sa tentative vaine d’unification des mouvements à son arrivée en janvier 1943, il sera capturé, torturé et se suicidera le 19 mars 1943 pour ne pas parler.

A partir de décembre 1942, la résistance est aidée depuis Alger: de l’armement est acheminé par parachutage et par les missions du sous-marin Casabianca dirigé par le commandant Jean l’herminier. Des attentats et des coups de mains contre les Italiens engendrent des arrestations et des exécutions (Jules Mondolini, Jean Nicoli, Pierre Griffi) et de nombreux autres courageux. De toute part sortent des Corses armés prêts à affronter l’occupant, les actions et les parachutages d’armes se multiplient. La plupart des héros de la résistance seront torturés ou exécutés par les fascistes.

Le soulèvement de la population contre les Italiens le 8 septembre 1943, fera de la Corse le premier département français libéré, le même jour un ultimatum a été envoyé par le commandant Colonna d’Istria au général Magli, commandant des troupes d’occupation italiennes en Corse, le sommant de choisir son camp. Ce dernier, après quelques hésitations, choisira définitivement le camp des alliés à partir du 11 septembre de la même année. Ajaccio et Sartène furent les premières villes à s’être libérées. Le 4 octobre 1943, Bastia est à son tour libérée et les derniers occupants sont enfin chassés de l’île. Le 5 octobre 1943, la Corse est officiellement libérée après le soulèvement de la population, et l’action conjointe des patriotes Corses, des Italiens, et des éléments de l’armée d’Afrique, et sans interventions des anglo-américains. Ce sont 12 000 Corses qui ont participés aux combats pour la libération de l’île, et beaucoup en furent victime.

La libération de la Corse fut combinée par la Résistance intérieur Corse, animée principalement par le Front National, appuyée par des troupes débarquées du sous-marin Casabianca, échappé au sabordage de la flotte de Toulon pour rejoindre les français libres.

Libérée par la seule action des patriotes et des forces françaises libres, l’île deviendra en 1944 une base importante, surnommée USS Corsica, le «porte-avion», pour la poursuite des opérations en Italie, puis pour le débarquement en Provence en août 1944.

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